Recouvrement des charges de copropriété impayées

Recouvrement des charges de copropriété impayées : quelle est la procédure ?

Dans une copropriété, le paiement des charges est une obligation légale pour chaque copropriétaire. Ces charges couvrent les dépenses courantes et exceptionnelles liées à l’entretien et à la gestion des parties communes. Cependant, il arrive que certains copropriétaires rencontrent des difficultés et ne puissent honorer leurs paiements dans les délais impartis. Dans ce contexte, le syndic de copropriété doit engager une procédure de recouvrement des charges impayées afin d’assurer la bonne gestion financière de l’immeuble. Quelles sont les étapes à suivre et quels recours existent ?


Les charges de copropriété sont réglementées par la loi du 10 juillet 1965 et le décret du 17 mars 1967. Chaque année, l’assemblée générale vote un budget prévisionnel, déterminant les provisions dues par chaque copropriétaire. En cas de non-paiement, une créance devient liquide et exigible, donnant le droit au syndic d’entamer des actions de recouvrement.


Les étapes du recouvrement des charges impayées

1. Mise en demeure du copropriétaire défaillant

Dès qu’un retard de paiement est constaté, le syndic envoie une lettre de relance, puis une mise en demeure en recommandé avec accusé de réception. Ce courrier informe le copropriétaire des sommes dues et des conséquences en cas de non-paiement sous 30 jours.

2. Procédure judiciaire en cas de non-réglement

Si la mise en demeure reste sans effet, le syndic peut engager une procédure judiciaire. Selon le montant des charges impayées, plusieurs voies sont envisageables :

  • L’injonction de payer : procédure rapide devant le tribunal judiciaire, permettant d’obtenir un titre exécutoire contre le débiteur.
  • L’assignation en paiement : si les montants en jeu sont élevés, cette procédure permet d’obtenir une décision de justice exécutoire contre le copropriétaire.

3. Saisie et hypothèque légale

En l’absence de paiement après décision de justice, des mesures d’exécution forcée peuvent être mises en place, telles que la saisie des comptes bancaires du copropriétaire ou l’inscription d’une hypothèque légale sur son lot.


Les copropriétaires sont-ils solidaires en cas de charges impayées ?

Chaque copropriétaire est responsable du paiement de ses propres charges. C’est pourquoi, il est impossible de contraindre un copropriétaire à payer les charges dues par un autre. Cependant, il existe des circonstances particulières à considérer. Lorsque la trésorerie de la copropriété atteint un niveau dangereusement bas, mettant en péril la stabilité financière de l’ensemble, une mesure exceptionnelle peut être envisagée. Dans ce contexte, les copropriétaires, réunis en assemblée générale, peuvent décider, par un vote à la majorité simple, de répartir temporairement des charges impayées entre eux.

Avance de solidarité en cas de défaillance

En cas de défaillance de paiement de certains copropriétaires, le syndic peut demander aux autres membres une avance de solidarité. Ces appels de fonds exceptionnels se traitent comme des avances remboursables. L’assemblée générale de copropriété peut alors voter pour un appel de fonds supplémentaire auprès des copropriétaires.

Toutefois, cette mesure constitue une avance. Le copropriétaire débiteur reste tenu de rembourser sa dette. Les autres copropriétaires déduiront ultérieurement la somme avancée de leurs charges futures.

Clause de solidarité dans le règlement de copropriété

Le règlement de copropriété peut inclure une clause de solidarité. Cette disposition simplifie grandement la gestion des charges impayées, notamment en cas d’indivision ou de démembrement de propriété.

Une clause de solidarité dans un règlement de copropriété peut ainsi stipuler que, en cas d’indivision d’un lot, les propriétaires indivis assumeront conjointement la responsabilité de toutes les sommes dues à ce lot envers le syndicat de copropriété. En conséquence, une action en recouvrement des charges impayées peut légitimement s’engager contre n’importe lequel des indivisaires.


Les conséquences du non-paiement pour le copropriétaire

Outre les intérêts de retard prévus par le règlement de copropriété, le copropriétaire défaillant encourt des frais supplémentaires, notamment les honoraires d’huissier et d’avocat. De plus, en cas d’impayé prolongé, il peut perdre son bien par voie de saisie immobilière.


Solutions amiables et prévention des impayés

Avant d’engager des poursuites, il est préférable de favoriser un règlement amiable. Un protocole d’accord avec échéancier peut être proposé au copropriétaire en difficulté. De plus, certains dispositifs d’aide comme le Fonds de solidarité pour le logement (FSL) peuvent être mobilisés.

Le recouvrement des charges de copropriété impayées est une procédure encadrée et essentielle pour préserver l’équilibre financier d’une copropriété. Une bonne anticipation et une gestion rigoureuse permettent d’éviter les situations de blocage et d’assurer la pérennité de l’immeuble.

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